Monsieur Conrad, quel regard portez-vous sur Swissmill en cette année de jubilé?
Nous avons une longue et belle tradition positive dont nous sommes fiers. Elle est perceptible, y compris dans le cœur du personnel et des clients. Nos collaborateurs de longue date connaissent des pans essentiels de l’histoire.
Il est important pour moi que l’esprit du moulin municipal de Zurich se poursuive avec son orientation exceptionnelle sur les clients. Et pour l’avenir, je me réjouis que nous disposions d’une minoterie ultramoderne, parfaitement équipée et que l’exploitation rassemble énormément de savoir-faire.
Il est étonnant que l’entreprise, depuis 1843 sur son site d’origine sur la place Escher Wyss, ait pu se développer ainsi.
J’aime qu’une industrie traditionnelle comme notre moulin tienne bon dans le quartier industriel de Zurich, entourée de bâtiments modernes. Ici, ça sent bon. On remarque tout de suite que de bons aliments y sont fabriqués. Cette odeur fait partie intégrante du quartier. Nous avons toujours eu une bonne entente avec la ville. Nous avons ainsi pu moderniser le moulin dans ses murs traditionnels et le développer pour en faire une exploitation performante.
La modernité et le développement permanent sont des signes distinctifs de Swissmill. Quelles sont les bases du succès?
Les décisionnaires doivent être ouverts et affirmer: nous croyons en vous et en l’entreprise, c’est pourquoi nous investissons. Le bon partenariat technologique de longue date avec Bühler est lui aussi important. C’est une chance que le siège du leader mondial de la construction de moulins soit si proche. Cela nous donne accès à de nouvelles technologies, et les collaborateurs de Swissmill peuvent contribuer aux solutions. Des invités de Bühler visitent souvent notre minoterie comme entreprise de référence. C’est une situation gagnant-gagnant.
D’où vient la diversité dans la minoterie?
Pour Coop, il a toujours été important de produire une grande partie de l’assortiment en toute autonomie. C’est ce qui a conduit à cette diversité. Nos propres boulangeries sont un client important de la minoterie. Il leur importe de pouvoir acheter un assortiment le plus large possible de produits de minoterie par le biais de Swissmill.
Cette diversité profite à tous les clients. Swissmill se caractérise par le fait que la majorité des produits est vendue à des clients en dehors du groupe Coop. Les clients tiers sont essentiels pour nos sites de production. C’est ce qui favorise l’innovation et l’agilité.
Sur le plan technologique et dans la conception de l’assortiment?
Oui, exactement. Swissmill et Coop profitent des activités avec les clients tiers. Inversement, ces derniers profitent des exigences extrêmement élevées de Coop concernant la qualité des produits, l’assurance qualité et la fiabilité chez Swissmill. Coop mise volontairement sur la Suisse comme site de production. La verticalisation est-elle toujours importante? De manière générale, la verticalisation est importante pour Coop. Les revendeurs verticalisent, c’est une tendance internationale. Nous voulons être performants et faire partie des meilleurs dans nos domaines principaux. Cela implique de produire nous-mêmes notre farine. Elle permet à nos boulangeries de fabriquer cette variété de bon pain frais.
Outre le jubilé de Swissmill, un autre temps fort attend Coop: le 25e anniversaire de Naturaplan, première marque bio du commerce de détail suisse. Nous devons également en être fiers et prendre part à la réussite du bio en Suisse dans le cadre de ce jubilé grâce à l’étroite collaboration qui nous lie à Bio Suisse. Les produits Swissmill ont aussi contribué de manière majeure à l’évolution de notre assortiment Naturaplan dès le départ.
Quel rôle jouent les propres sites de productions concernant le bio et le développement durable?
Sans eux, Coop n’aurait pas pu se développer si rapidement dans le domaine du développement durable. L’ensemble des sites de production offrent des produits bio pour Naturaplan selon les directives strictes du bourgeon. Nous nous différencions par la durabilité. Nous sommes leaders dans ce domaine, et au plus haut niveau international. Nos sites de production y jouent un rôle clé. Swissmill aussi fait partie des sésames majeurs permettant de créer de nouvelles possibilités pour les produits. Aujourd’hui, notre moulin à riz est leader en Europe dans le domaine du bio et du commerce équitable. Et les Chocolats Halba sont le seul des grands fabricants de chocolat à travailler exclusivement des fèves de cacao durables.
«Ensemble jusqu’au sommet» est un principe de Coop. Cela s’applique donc aussi à la durabilité?
Nous voulons parvenir ensemble jusqu’au sommet dans tout ce que nous entreprenons, tout en jouant un rôle durable. Nous nous concentrons sur la durabilité depuis de nombreuses années. Résultat: nous sommes aujourd’hui leaders sur le marché du bio, et de loin. Nous avons été les premiers à être récompensés pour le développement durable. Nous avons visé les premiers la neutralité de CO2 et défini une courbe de réduction claire. Cet esprit de durabilité est clairement perceptible sur nos sites de production. L’engagement sur ces questions est ce qui fait leur force et a permis à Coop d’avancer. C’est ce qui nous distingue de la concurrence, sur le marché tiers ainsi qu’à l’international.
Portons un regard sur l’avenir: l’automatisation est partout. Les meuniers seront-ils encore nécessaires à l’avenir?
Bien sûr. Les activités standard vont être encore plus automatisées, mais la complexité augmente: davantage de produits et de spécialités, différentes quantités et davantage d’applications pour des situations spécifiques. Cela requiert du personnel bien formé à tous les niveaux. En effet, même avec une machine de conditionnement, le marketing arrive à un moment avec de nouvelles exigences pour lesquelles la machine n’est pas calibrée. La diversité exige de la flexibilité. Aucune machine ne peut être modifiée d’une seconde à l’autre. L’homme est plus flexible.