Nous achetons en nous appuyant sur notre expérience et, en fonction de nos besoins, parfois nous devons aussi nous réapprovisionner pour garantir la disponibilité et les stocks nécessaires. En matière de prix, il n’y a pas de quartier. On ne peut pas dire: on s’est trompé dans nos estimations, on ne peut pas livrer. Bien sûr, on veut acheter au meilleur prix. C’est une exigence qui fait partie de l’A.D.N. d'un acheteur. Mais on ne fait pas une fixation sur l’offre la moins chère. C’est ce que j’ai appris à mon poste précédent, lorsque j’étais de l’autre côté de la table des négociations lors de la collaboration avec Coop. La fiabilité est particulièrement importante dans le domaine du développement durable. Nous entretenons les partenariats, sans papillonner, nous connaissons nos fournisseurs et ne voulons délaisser aucun partenaire.
D’où proviennent les céréales pour les moulins de Swissmill?
Nous achetons bio (quand ce n’est pas en Suisse) essentiellement en Autriche, pour des raisons historiques, mais nous avons quelques autres partenaires européens. En 1993, au lancement de Coop Naturaplan, lorsque peu de céréales bio étaient encore cultivées en Suisse, Swissmill a initié un partenariat d’importation avec des producteurs autrichiens du bourgeon bio.
Dites-nous-en plus sur les sortes de céréale que vous achetez comme matières premières bio pour Swissmill.
Le blé tendre, l’épeautre et le seigle en tant que céréales panifiables proviennent essentiellement de la production suisse lors d’une année céréalière normale. Le blé dur pour la fabrication de pâtes provient d’Autriche ou d’Italie, parfois aussi du Canada. Notre maïs vient exclusivement de la plaine du Pô, au nord de l’Italie. Une catégorie en pleine croissance est l'avoine bio, qui est plutôt cultivée dans des climats nordiques. Il y a dix ans, l'avoine était principalement cultivée comme fourrage en Suisse. Les choses ont changé. Les ventes d'avoine suisse dépassent désormais celles du seigle.
Vous vous réjouissez de la croissance de la culture d’avoine suisse?
C’est une chance pour les agriculteurs locaux. Premièrement, parce que l’avoine est très bonne pour la qualité du sol. Elle est considérée comme un assainissant, qui s'intègre parfaitement dans la rotation des cultures. Mais la progression de l’avoine dépend aussi des conditions topographiques et climatiques, on ne peut pas cultiver n'importe où. Deuxièmement, l’avoine est aussi intéressante pour l’alimentation humaine, sous forme de flocons pour le muesli mais aussi pour les boissons à l’avoine, nouveau produit tendance, qui est littéralement sur toutes les lèvres. On ne sait pas combien de temps durera la vague actuelle de boisson à l’avoine. Mais aujourd’hui, il n’y a pas assez d'avoine bio suisse. Cela constitue un test pour Swissmill et bien sûr pour l'agriculture suisse: À quelle vitesse peut-on réagir aux tendances? Faut-il produire ce qui est demandé? Dans l'optique de la récolte 2022, des incitations ont été créées pour encourager la culture suisse d'avoine.