«En tant que logisticien, je ne veux pas me contenter de regarder depuis mon bureau comment circulent les camions.»
Daniel Hintermann
Depuis 2017, il est membre de la direction du groupe Coop et directeur de la logistique de la coopérative Coop. A 51 ans, il est aussi membre du conseil d’administration et du comité exécutif de Cargo souterrain AG, mais également président du conseil d’administration de railCare AG. Diplômé en gestion, Daniel Hintermann a également suivi une formation en logistique d’entreprise. Après l’université, il a acquis une précieuse expérience professionnelle pendant cinq ans dans une entreprise de conseil: de la simple optimisation au redressement. Mais Daniel Hintermann se définit comme un exécutant. Au cours de sa longue carrière chez Coop depuis 2001, il assume de plus en plus de responsabilités de direction: d’abord au siège d’Interdiscount à Jegenstorf en tant que responsable du service après-vente, puis en tant que directeur logistique, informatique et service après-vente; et de 2010 à 2016 en tant que responsable de la région logistique de Coop nord-ouest de la Suisse-Suisse centrale-Zurich à Schafisheim.
Sa famille avec deux fils est au centre de sa vie. Pendant son temps libre, il aime faire du vélo, du ski, de la randonnée ou des voyages. Il est aussi fan de football (YB).
Fin 2021, la Suisse a été une nouvelle fois confrontée à une vague de pandémie. L’avez-vous ressenti dans le comportement d’achat avant les fêtes?
Pour notre logistique et pour les points de vente, les achats des fêtes de fin d’année sont une période de pointe dans l’année. Au vu des volumes très élevés de nos unités équipées, nous avons vu à nouveau des influences du coronavirus, d’une part car les gens voyageaient moins à l’étranger et, d’autre part, car ils achetaient moins au-delà des frontières. Mais nous étions préparés et avons pu maîtriser la situation.
Comment cela a-t-il été possible?
Grâce à notre force de proposition: en quelques jours, nous avons lancé un «Top 100 shop» avec les produits non réfrigérés les plus courants du quotidien. Nous avons loué une grande plateforme de stockage auprès de notre partenaire logistique Galliker pour y entreposer les 100 articles les plus demandés. Nous avons également mis en place une plateforme de commande en ligne très simple et séparée. Les livraisons étaient réalisées dans des délais très courts par la Poste.
Les crises et la collaboration interdisciplinaire font-elles émerger davantage de créativité?
Oui, cela stimule vraiment la créativité. Nous avons aussi toujours cherché des solutions à petite échelle. Au premier abord, la logistique ne semble pas très créative. Mais pour envisager la gestion des processus dans son ensemble ou différemment et créer des solutions qui vont peut-être un peu plus loin, il faut s’enfoncer énormément dans les processus. Nos directeurs de département ont besoin de ce profond intérêt et de l’enthousiasme dans ce domaine.
Coop mise également sur les camions à l’hydrogène et a été un pionnier en Suisse avec la première station à hydrogène à Hunzenschwil près de Schafisheim en 2016. Est-ce que Coop y voit une stratégie d’avenir?
Nous sommes convaincus que l’hydrogène comme carburant est une technologie d’avenir (pour les détails, voir Article connexe). Pour le mettre en avant, nous avons lancé en 2018 l’association «H2 Energy» avec sept membres fondateurs. Elle compte aujourd’hui 21 membres, notamment des détaillants, des transporteurs, des exploitants de station-service. A l’époque, l’achat de véhicules n’était pas simple. Grâce à un partenariat stratégique avec Hyundai et «H2 Energy» et des producteurs d’électricité suisses (pour tirer l’hydrogène de l’énergie hydraulique), nous sommes sur la bonne voie. Actuellement, Coop possède sept camions H2 de première génération de Hyundai, que nous pouvons uniquement prendre en leasing. Les véhicules H2 et électriques sont provisoirement exonérés de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP), afin de permettre à la technologie de se développer. Les décisions politiques ont encore un rôle à jouer à ce sujet.
En matière de numérique, est-ce que les choses avancent?
Oui, nous mettons un coup d’accélérateur. Il existe un potentiel énorme dans tout l’univers du transport. Un des objectifs consiste à améliorer le suivi des camions pour améliorer la planification des tournées. Il arrive que certaines tournées subissent des retards à cause de bouchons. Un objectif est de définir pour les filiales un créneau le plus restreint possible de +/-15 minutes pour notre livraison.
Dans le domaine de la boulangerie en interne, des initiatives sont également menées pour étudier précisément l’interaction entre de très nombreux éléments de production et installations. A l’aide des très gros volumes de données, nous pouvons déterminer pour quels produits il existe différents défis, identifier les causes des goulots d’étranglement et enfin prévoir de manière beaucoup plus spécifique.