Monsieur Bolay, vous assurez la direction générale et vérifiez que le service reste sur la bonne voie. Collaborez-vous toujours à la production?
Antoine Bolay: Depuis l’automne 2018, Martin Ehrbar est aux commandes des activités quotidiennes en tant que responsable opérationnel. Nous échangeons nos idées et je l’épaule. Comme nous nous remplaçons mutuellement, je me livre aussi au «test pratique» à certains moments, ce qui me permet de rester au fait des défis quotidiens. Avec mon autre fonction de remplaçant du responsable de production Raimund Eigenmann, mes missions se sont de plus en plus déplacées vers des secteurs comme l’achat et les projets. Nous collaborons souvent avec Coop dans ce domaine.
Et vous, Monsieur Ehrbar, qu’est-ce qui caractérise votre quotidien en tant que chef d’équipe?
Martin Ehrbar: Mon domaine d’activité couvre différentes interfaces, du broyage à la livraison. La planification de la production et du personnel y jouent un rôle essentiel. Les exigences HACCP visant à réduire les risques requièrent aussi une grande attention au détail. Cela s’applique également aux marquages figurant sur les emballages. Nous fabriquons par exemple nous-mêmes les étiquettes d’information. Comme partout, il peut y avoir des tensions chez nous. Mais nous communiquons, ce qui limite les malentendus. Et comme nous nous téléphonons souvent, il n’y a pas besoin de réunions sans arrêt. De manière générale, nous avons une bonne collaboration dans l’entreprise et nous veillons à entretenir une bonne communication.
Qui sont les acheteurs de vos produits?
Ehrbar: Les détaillants Coop, Landi et Volg font partie de nos principaux acheteurs de farines, semoules et chapelures en sachets de 250 g à 10 kg. Nous approvisionnons aussi Transgourmet.
Pendant le confinement causé par le coronavirus, la demande privée pour la farine a énormément augmenté. Cela a provoqué une certaine agitation dans votre service.
Ehrbar: Oui, surtout en mars, où nos ventes étaient trois fois supérieures à la moyenne. Nous avons donc concentré notre production en priorité sur l’assortiment standard avec les farines les plus demandées. Grâce à des équipes supplémentaires, nous avons pu répondre à la demande élevée du commerce de détail. Seules les farines spéciales ont un peu manqué. J’organisais l’affectation des collaborateurs et faisais intervenir du personnel d’autres services en soutien aux moments les plus chargés. Nous sommes ravis de pouvoir produire la farine de manière si flexible.
Bolay: L’avantage, c’est que la majorité de nos matériaux d’emballage provient d’une fabrication suisse. Cela montre l’importance des partenariats efficaces de longue date et des transports courts. Nous avons reçu des emballages supplémentaires en une semaine.
Quelle est la fréquence des commandes de dernière minute pour votre service des petits emballages?
Ehrbar: Les livraisons «juste à temps» ne font pas partie de notre quotidien. Habituellement, je prépare à l’avance avec mon équipe les quantités de produit pour les points de vente selon notre expérience et les dates de consommation recommandées. Nous avons ainsi une certaine marge de manœuvre, lorsque les meuniers nous annoncent un besoin supplémentaire ou des produits spéciaux. Nous organisons à plus long terme les campagnes saisonnières de cuisson. Nous avons bien sûr une pointe de production récurrente à partir de l’automne en prévision de Noël. Nous travaillons donc également avec des équipes supplémentaires à partir d’octobre.
Quelles tendances constatez-vous?
Bolay: Aujourd’hui, la minoterie vend beaucoup plus de farines complètes qu’il y a quelques années. De manière générale, la quantité d’articles n’a cessé d’augmenter. Nous transformons davantage de marques et de sortes de farine. C’est bien, mais cela augmente la complexité de nos processus de production, car cela requiert davantage de sachets, de lots et de réglages de machine.
Les questions de durabilité sont certainement très importantes pour les emballages?
Bolay: C’est exact. La prise en considération écologique concernant la qualité et la quantité augmente de manière générale. Quand on pense que 15 millions de petits emballages sont nécessaires chaque année dans notre service, nous devons nous soucier des critères de durabilité. Par exemple, nous n’utilisons plus les anciens emballages papiers avec fenêtre plastique pour les flocons d’avoine, car ils ne sont pas pratiques à recycler. La tendance est clairement en faveur du papier certifié FSC et des films plus fins, par exemple d’une épaisseur de 16 au lieu de 21 microns.
Des tests de film sont actuellement réalisés sur l’une de nos deux banderoleuses. Ils promettent une consommation de matériel réduite de 40% tout en conservant une grande résistance. Pour les sachets, nous voulons également contrôler de nouvelles variantes de papier soudées à l’aide de rouleaux de test, pour vérifier si elles présentent un joint vertical robuste même si elles sont plus fines. Il est aussi important que les propriétés barrière ou les valeurs d’opacité conviennent. J’évalue la qualité et les besoins relatifs au matériel puis j’établis les commandes. Les achats sont ensuite gérés de manière centralisée par Coop.
Ehrbar: La moitié de nos petits emballages est stockée en externe dans différents entrepôts régionaux de Galliker, notre partenaire de transport pour les marchandises. Les marchandises sur palette arrivent dans les régions par rail avec trois à quatre wagons par semaine. De là, Galliker gère la répartition par camion aux centrales de distribution locales. Cela nous évite des trajets inutiles ou des kilomètres de transport et correspond à notre optique de durabilité.