Éviter les fraudes
Changement de décor: le laboratoire à côté réalise des analyses de biologie moléculaire pour détecter les organismes génétiquement modifiés (OGM) et les traces associées, notamment dans le domaine du bio et pour les produits importés classiques comme le soja ou le maïs. Les OGM sont soumis à une obligation de déclaration en Suisse. Ils sont parfois autorisés dans l’alimentation animale classique. Les additifs OGM comme les vitamines ou les enzymes ne requièrent en revanche aucune déclaration. Ils ne sont pas autorisés pour le fourrage portant le bourgeon bio. Un autre domaine d’analyse de ce laboratoire est l’identification des espèces. Elle vise à éviter les fraudes, par exemple quand on fait passer de la viande de cheval pour de la viande de bœuf ou quand on fournit du textile avec des indications d’origine et de composition falsifiées.
Un grand nombre de bouteilles de vin sont alignées sur le plan de travail d’un autre laboratoire. Elles proviennent de la propre cave de Coop, qui est également intégrée dans le nouveau complexe de bâtiments à Pratteln et cultive, transforme et met en bouteille les breuvages les plus variés provenant du monde entier. Les vins sélectionnés sont contrôlés par échantillonnage à la recherche de pesticides. Les vins bio sont contrôlés de manière systématique.
Analytique high-tech
À la fin de la visite, Rolf Bögli explique: «Nous avons ici un domaine high-tech pour la chromatographie en phase liquide avec la spectrométrie de masse, que nous appliquons dans l’analytique des traces.» Quatre appareils LC / MS sont présents au laboratoire central dans ce but. Le prix élevé des appareils ne vient pas de leur aspect impressionnant, mais de leurs capacités: le procédé permet de séparer les substances des échantillons puis de les détecter dans des quantités infimes. «On peut par exemple identifier les plus minimes résidus d’antibiotique dans la viande ou de produits chimiques dans les légumes.»
Au laboratoire central, on utilise aussi des chromatographes en phase gazeuse dans la détection des résidus. Ils présentent un spectre d’analyse différent.
Grâce aux possibilités d’analyse toujours plus pointues, on peut aujourd’hui mesurer les plus infimes concentrations d’une matière. C’est ce qu’illustre une grande affiche au mur du laboratoire par le biais d’une analogie: il y a une vingtaine d’années, la substance d’un morceau de sucre se déterminait en volume d’un camion-citerne, en ppm (parts per million, soit 0,0001 %). Aujourd’hui en revanche, la substance d’un morceau de sucre se mesure en volume d’un bateau-citerne. L’unité: ppb (parts per billion, en français: parties par milliard, soit 0,0000001 %).
En effet, des vues beaucoup plus approfondies sont désormais réalisables en analytique, explique Silvio Raggini, chef du centre de qualité, avant d’ajouter: «Le degré de nocivité des substances dépend largement de son type. La présence de peu d’agents très contaminants ou de beaucoup d’agents plus inoffensifs détermine dans quelle mesure un produit est conforme ou non sur le plan de la qualité et s’il remplit les directives légales et de contrôle qualité.»