Pourquoi cela? «La demande a fortement augmenté pour les produits à base d’avoine et d’épeautre provenant de notre minoterie», explique Erwin Waldvogel. «Nous avions atteint notre limite.» En tant que chef meunier chez Swissmill, il est responsable du moulin à avoine et du moulin à émonder. Ce domaine exige de lui, ses trois collègues et les meuniers en équipe de grandes connaissances spécialisées.
Deux lignes séparées
Quel est le point commun entre l’avoine et l’épeautre? Ces deux céréales possèdent des glumes qui enveloppent les grains. Avant la transformation en flocons ou en farines (dans une autre unité), les grains nettoyés doivent d’abord être décortiqués ou émondés. Pour cela, des installations séparées sont désormais disponibles pour les deux sortes de céréales avec deux lignes de nettoyage et d’émondage. Les avantages: plus de performance et de flexibilité.On ne sera pas surpris que les installations modernes soient utilisées pour la transformation de l’avoine: la palette de flocons d’avoine englobe à elle seule une cinquantaine d’articles. «Des flocons bio ou conventionnels, grossiers ou fins, avec des tailles et des taux d’humidité variés, selon les souhaits de nos clients», explique Erwin Waldvogel.
Lors d’un examen du moulin à avoine, le meunier jette un œil au moniteur à écran tactile. La visualisation 3D montre les paramètres et les processus en cours dans le cylindre de floconnage avec vaporisateur en amont. «Cette machine date de fin 2015. C’est la plus ancienne dans cette pièce.» De quoi surprendre la visiteuse!
Devant, près des fenêtres donnant sur la rivière, un expert de Bühler vêtu de noir bricole un boîtier électrique. Si des nouveautés technologies sont prévues dans l’entreprise traditionnelle, des solutions créatives sont régulièrement nécessaires. Des pièces de machine emballées sont stockées sur des palettes le long des murs. On y voit aussi un nouveau moulin à pierre.
«Les processus de décorticage sont la clé de l’émondage. Ils sont déterminants pour une qualité optimale ainsi que pour le rendement», explique Erwin Waldvogel. Tout l’art consiste à bien émonder les grains d’avoine et d’épeautre sans casser les grains ni laisser par exemple des glumes dans les produits qui se coinceraient entre les dents des consommateurs. «Les petites brisures sont aspirées et nous les récupérons ensuite pour le fourrage. En outre, il reste toujours un petit pourcentage d’avoine non décortiquée lors de l’émondage. Elle est décortiquée dans un deuxième passage.
Nouvelle machine Sortex
La nouvelle ligne d’émondage englobe depuis février une table de tri de fabrication moderne de Bühler à deux étages, car les deux niveaux améliorent l’efficacité. Les grains émondés y glissent sur la surface inclinée. Ceux qui possèdent encore des glumes remontent et subissent un émondage supplémentaire.La nouvelle machine Sortex ColorVision pour l’entreprise dépasse les attentes du chef meunier Erwin Waldvogel: «Elle nous permet un tri optique des critères indésirables de manière ultraprécise et plus ciblée. La machine effectue un tri selon différents spectres de couleurs (pas simplement clair/foncé) et déduit des formes à partir de deux côtés.
Outre l’hygiène et la sécurité des produits, une jolie couleur homogène est importante pour les flocons. Le tri optique différencié est aussi important dans la mesure où les impuretés sont plus nombreuses pour l’avoine bio, qui n’est pas traitée. «Avec le bio, nous avons tendance à recevoir davantage de grains décolorés, de mauvaises herbes et de graines étrangères.»
Mais une nouvelle acquisition dans le moulin à avoine reste le secret du meunier: la machine sera mise en service à la fin de l’été pour lancer des produits d’un nouveau type. «L’innovation était et reste la base de notre entreprise», souligne Erwin Waldvogel, tandis que son téléphone sonne.