Suisse
Dans un communiqué publié le 20 janvier 2022, IP-SUISSE a fait savoir qu'en dépit des excédents de récolte 2021 et d'un niveau des stocks élevé, il ne serait pas possible de satisfaire toute la demande. En réponse à cette situation exceptionnelle, les minoteries certifiées IP-SUISSE sont autorisées dès maintenant, à titre de mesure d'urgence et jusqu'à fin 2022, à ajouter des céréales non IP-SUISSE dans la limite de 20% au maximum. La conséquence en est que la demande de céréales panifiables importées s'est encore accrue.
UE/Monde
Les tensions à la frontière entre l'Ukraine et la Russie ne s'apaisent pas, faisant peser une insécurité sur le marché des céréales. La grosse inquiétude tient en fait à un possible blocus des ports de la mer Noire, d'où sont exportés près de 30 % de la production de blé mondiale. Les blés européen et australien pour juin et juillet continuent néanmoins d'être proposés à des prix relativement compétitifs pour les acheteurs asiatiques. L'Argentine et l'Inde sont aussi une solution possible.
En Europe, les cultures de blé d'hiver se présentent bien dans l'ensemble. Elles ont bénéficié dans la plupart des régions de températures un peu plus chaudes que d'habitude et de précipitations suffisantes. De nouvelles précipitations sont attendues prochainement en Europe de l'Ouest notamment. Les retards de croissance dans certaines régions ont pu jusqu'à présent être en partie compensés par des semis tardifs. Les céréales d'hiver ne devraient pas non plus avoir souffert de trop gros dégâts dus au gel. Cependant, la douceur des températures auxquelles elles ont été exposées, sauf en Europe du Nord, centrale et de l'Est, fait que leur tolérance au gel sera probablement faible. Le plus inquiétant reste avant tout la levée de dormance des cultures d'hiver dans les régions situées sur le pourtour de la mer Noire.
L'Australie a doublé ses exportations d'orge dans les deux premiers mois de la saison 2021/22 par rapport à l'année dernière. Elle avait une nouvelle fois engrangé une récolte record, susceptible d'intéresser de nouveaux acheteurs notamment en Amérique centrale et du Sud compte tenu de la baisse de la production au Canada et de l'arrêt des achats de la Chine.
Une légère détente semble perceptible dans les dissensions qui minent les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie, ce qui fait que cette dernière pourrait bien envisager une reprise de ses exportations vers la France.
Bio
Le marché bio se retrouve pris dans le sillage du marché conventionnel. D'une part, parce que la hausse des prix sur ce dernier tire les prix du bio vers le haut en dépit de conditions d'approvisionnement relativement bonnes. D'autre part, parce qu'une partie des volumes bio est "aspirée" par le marché conventionnel, qui n'arrive pas à satisfaire la demande.
Les prix du blé bio européen notamment affichent une remontée spectaculaire après les bas niveaux enregistrés en 2020.
Quant au seigle bio, les prix sont sortis de la dépression de 2020 après la réduction des quantités cultivées et la mauvaise récolte qui ont suivi.
Par contre, l'envolée des prix de l'épeautre bio, qui avaient atteint des sommets il y a un an, a été stoppée net par une grosse récolte.
Du côté de l'avoine bio, la situation en Europe est actuellement calme.
Blé dur
Dans les zones de culture du blé dur le long de la frontière entre les États-Unis et le Canada, la sécheresse perdure et le déficit de précipitation de l'année dernière n'a pas encore pu être compensé autant que souhaité. Autre région de culture importante, l'Afrique du Nord semble elle aussi souffrir de la sécheresse. Mais la fin de l'hiver marque le début de la période végétative, et il devrait pleuvoir
bientôt.
Les premières estimations dans les pays européens font état d'une légère hausse de la production (+ 5%). Cela dit, la saison de culture s'annonce bien: en Andalousie par exemple, les conditions plutôt sèches actuellement devraient se normaliser rapidement.