Suisse
Le marché suisse des céréales est calme. Malgré l'absence de neige et la douceur des températures, les cultures et les stocks sont bons. Côté clients, on constate une hausse de la demande de céréales et de graines d'oléagineux d'origine suisse. Les volumes d'importation sont faibles et l'activité est calme.
UE / Monde
En ce début d'année, les tensions dans la région du Golfe mettent les marchés à rude épreuve. Le mauvais état du blé d'hiver aux Etats-Unis, la sécheresse qui touche la région de la mer Noire, la diminution des surfaces cultivées dans l'UE et les terribles incendies qui ravagent l'Australie, grand producteur de blé, auraient dû expliquer la hausse des prix du blé. Mais les événements géopolitiques inquiétants ont relégué tous ces facteurs au second plan.
Les prévisions de récolte du blé australien ne cessent d'être revues à la baisse. Pour la récolte 2019/20, les experts tablent sur un volume de 15 millions de tonnes, soit l'une des plus mauvaises récoltes de ces dernières années.
La demande de céréales de l'Union européenne reste élevée, le principal destinataire étant l'Afrique. Cette situation profite à l'Allemagne car les problèmes liés à la longue grève des transports en France ne sont toujours pas résolus. Quant à la démission inattendue du premier ministre russe Dmitri Medvedev, elle n'a pas permis de lever les incertitudes concernant la future politique d'exportation du pays. Une bonne nouvelle toutefois: les céréales d'hiver russes n'ont, pour l'instant, pas souffert des températures anormalement chaudes. Pour la récolte 2020, les céréales d'hiver occupent une surface d'environ 18,2 millions d'hectares (contre 17,6 millions l'année précédente).
Aux Etats-Unis, le blé d'hiver occupe cette année la plus petite surface depuis 111 ans. Les agriculteurs préfèrent se tourner vers des cultures plus rentables, comme celles du maïs et du soja.
Toujours aux Etats-Unis, les experts s'attendaient à ce que la conclusion du "Phase One Deal" avec la Chine entraîne une forte hausse de la demande, notamment de fèves de soja chinoises. Or, les actuelles restrictions liées au virus coronarien ont quelque peu assombri les perspectives en Chine. Dans le même temps, la récolte de soja a commencé au Brésil, où l'on table sur des volumes importants. On peut donc se demander dans quelle direction les flux commerciaux vont à présent aller.
Bio
Selon Eurostat, 13,4 millions d'hectares étaient gérés de manière écologique dans l'UE en 2018, soit une hausse de 34% par rapport à 2012. L'Autriche occupe la première place, avec une part de surfaces biologiques de 24%. Les céréales bio sont donc disponibles en quantité suffisante et la situation sur les marchés est calme. Seule exception: l'épeautre bio, pour lequel la demande semble supérieure à l'offre, ce qui fait monter les prix.
En début d'année, Bio Suisse a communiqué les parts définitives de la production suisse: 65% pour le blé, 77% pour le seigle et 75% pour l'épeautre. D'après les statistiques de Swisssem, les ventes de semences bio ont augmenté d'environ 10% à l'automne, ce qui laisse de nouveau présager une forte augmentation de la production de blé bio pour la récolte 2020.
Blé dur
D'ici à la prochaine récolte, on s'attend à une demande élevée de blé dur. Or, les stocks sont quasiment épuisés dans plusieurs régions, comme la Slovaquie. Cette situation profite au Canada, qui exporte de grosses quantités de marchandises, ce qui réduit nettement les stocks par rapport à l'année précédente. La hausse des prix va vraisemblablement se traduire par une augmentation des semences de blé dur en Amérique du Nord au printemps, d'autant plus que le Mexique a réduit ses surfaces cultivées. De manière générale, on s'attend déjà à ce que l'offre ne soit guère meilleure au cours de la campagne 2020/21, et donc à ce que les prix se maintiennent à un niveau élevé encore quelque temps.
Généralités
L'Office fédéral allemand de lutte contre les cartels a infligé une amende d’environ 155 millions d'euros au total à plusieurs grossistes de produits phytosanitaires accusés de s’être entendus sur les prix pendant près de vingt ans.