Suisse
Les semis d'hiver ont bien avancé en novembre et sont quasiment terminés. Cette année encore, on peut s'attendre à une légère progression des cultures de céréales panifiables de classe II. Une présentation plus détaillée de la situation ne pourra être faite qu'une fois les chiffres des ventes de semences publiés.
A ce jour, seuls 40% du contingent de céréales panifiables pour l'année en cours ont été utilisés. La réduction des importations est la bienvenue compte tenu du volume important de la production nationale qui va arriver sur le marché.
UE/Monde
L'ambiance sur les marchés reste soutenue à la fois par une demande élevée et par la perspective de l'arrivée prochaine de vaccins contre le coronavirus et du départ du président américain Donald Trump.
En Russie, la hausse des prix intérieure suscite des inquiétudes et des voix demandent que soit envisagée la mise en place par le ministère de l'Agriculture de quotas d'exportations et d'une taxe sur les exportations.
En Ukraine, après le chiffre record de 75 mio de t enregistré en 2019, la production de céréales devrait tomber à 68 mio de t cette année en raison de la sécheresse.
L'Amérique du Sud connaît à nouveau un épisode la Niña et les conditions météorologiques extrêmes qui en découlent (un temps trop sec) menacent les récoltes de maïs. Selon l'agence Reuters, au moins 25 % des champs de maïs et de soja brésiliens pourraient se retrouver sous peu en situation de stress hydrique. Un chiffre qui pourrait même s'établir à 30 % en Argentine. Ce phénomène climatique devrait donner matière à discussion ces prochains temps.
En Chine, le cheptel porcin ne cesse de croître - + 26,9% par rapport à l'année précédente pendant le seul mois d'octobre -, ce qui va entraîner une augmentation de la demande, et donc des importations de fourrage.
La dégradation des relations diplomatiques entre la Chine et l'Australie fait que cette dernière va devoir chercher de nouveaux débouchés pour son orge. L'Arabie saoudite fait partie des candidats à fort potentiel. De son côté, la Chine s'approvisionne sur les marchés français et argentin. On constate une fois de plus que les aléas de la politique peuvent conduire à une complète redistribution des flux commerciaux dans le monde.
Après trois années successives de récoltes de blé catastrophiques, l'Australie a engrangé cette année sa troisième plus grosse récolte de céréales en 30 ans.
Bio
Selon le bilan provisoire de Bio Suisse, les récoltes de céréales bio ont à nouveau augmenté d'env. 10% en Suisse. La transformation a progressé à peu près dans les mêmes proportions. Les chiffres montrent toutefois que pour ce qui est des céréales panifiables, il va falloir à nouveau recourir aux importations pour pouvoir répondre à la demande. Il ne fait pas de doute que la situation sanitaire a également joué un rôle dans la progression de la transformation dans le secteur du bio.
Agroscope, en collaboration avec fenaco, a testé avec succès un traitement des semences contre les maladies par la vapeur. Cette méthode, qui remplace l'actuelle qui utilise un produit chimique (Link vers le communiqué de presse), devrait intéresser la filière bio.
Blé dur
Les prix ont augmenté cet automne pour toutes les cultures, ce qui a eu des répercussions sur le blé dur. C'est ainsi qu'une forte demande en provenance des pays asiatiques s'est portée sur les légumineuses du Canada, avec pour conséquence à la fois une hausse des prix et une sollicitation accrue des capacités logistiques. Il faut donc s'attendre pour les mois d'hiver à une baisse des ventes de blé dur en provenance du Canada. On constate par ailleurs une grande frilosité du côté de l'offre européenne. Cette réaction s'explique en partie par le fait qu'après une longue période de fortes pluies ayant entraîné des retards en Autriche, Hongrie et Slovaquie, les récoltes et les semis battent leur plein en ce moment. Même la nette augmentation des offres d'achat des minoteries n'ont pas provoqué de réaction chez les vendeurs. On va donc observer avec intérêt l'évolution des prix sur le marché dans les prochaines semaines. Il ne faut pas s'attendre à une amélioration prochaine.