Suisse
Les températures froides enregistrées ces derniers jours ont freiné la croissance des végétaux, portant un coup dur notamment aux arbres à fruits à noyau. Les cultures de colza s'en ressentiront également car ce temps sec et frais est intervenu alors qu'elles étaient déjà en fleurs. Quant aux cultures céréalières, il faut aussi s'attendre à une baisse des rendements par rapport à l'année dernière.
UE/Monde
Le niveau des cotations en bourse des céréales reste élevé compte tenu des conditions météorolo-giques qui prévalent dans d'importantes régions de production dans le monde: vague de froid et insuffisance des précipitations aux États-Unis, mais aussi sécheresse au Brésil, dans les prairies canadiennes et dans certaines parties d'Europe, en France notamment. Les stocks mondiaux de céréales sont aujourd'hui au plus bas depuis cinq ans. Pour toutes ces raisons, le blé et le maïs ont atteint au CBOT leur cours le plus haut depuis respectivement sept et huit ans. En l'occurrence, ce sont surtout les cotations du maïs qui, compte tenu de la persistance des mauvaises conditions météorologiques, tirent vers le haut celles du blé et du soja. Avec la demande en provenance de Chine et la baisse du niveau des stocks issus des récoltes de 2020, les conditions météorologiques défavorables chez les deux plus gros exportateurs de maïs du monde (USA et Brésil) impactent fortement la situation générale. Parallèlement, les prix élevés du maïs pourraient entraîner une augmentation des achats de blé de la Chine pour l'alimentation animale.
De son côté, l'Argentine met encore un peu plus d'huile sur le feu en laissant entendre qu'elle va augmenter ses taxes sur les exportations de céréales et d'oléagineux.
Selon certains négociants, la France serait en train d'importer des quantités inhabituellement élevées de blé roumain. En temps normal, le plus gros producteur de blé d'Europe importe des quantités toujours plus faibles de blé: ces grosses importations sont donc tout à fait inhabituelles. Les autorités douanières françaises font état de quelque 10 000 t de blé roumain importé entre juillet 2020 et février 2021, contre 45 000 t ces derniers mois. Pour les acteurs du marché, la France veut préserver sa marge de manœuvre jusqu'à la fin de la saison compte tenu des prix élevés du blé et de la faible disponibilité sur son propre marché.
Le président des États-Unis Joe Biden renforce son engagement pour la protection du climat et a rendu public l'objectif de son pays de diviser par deux d'ici à 2030 ses émissions de gaz à effet de serre. Les associations agricoles mettent en garde toutefois contre la tentation de désaffecter des surfaces consacrées jusqu'alors à l'agriculture vu l'envolée des prix des matières premières agricoles.
Parmi les plans de Biden pour le climat en effet, il en est un, baptisé "30 x 30", qui prévoit en gros de réduire la consommation d'eau et de terre de 30%.
Bio
Le bio a été très demandé dans le commerce de détail ces derniers mois; on ne s'étonnera donc pas que de nouveaux développements soient annoncés par différentes acteurs du secteur. Ainsi, la chaîne autrichienne de supermarchés Billa a décidé de proposer les petits pains "Kaisersemmel" en qualité bio, une décision qui nécessitera à elle seule une augmentation de la production de céréales bio d'environ 7 000 t par an. Les bons chiffres de vente sont à l'origine d'une nette diminution des stocks de la récolte de cette année, si bien qu'il n'y aura plus guère de surstocks à la prochaine récolte.
Blé dur
La sécheresse qui persiste dans la zone frontalière entre les États-Unis et le Canada, mais aussi en France, ne laisse augurer rien de bon pour la prochaine récolte dans ces régions. Les travaux des champs, et avec eux les semis de blé dur, commencent au Canada. Le déficit de précipitations de l'hiver dernier devra impérativement être compensé par des apports en eau réguliers. On verra ces prochaines semaines combien les fermiers canadiens sèmeront de blé dur, d'autres cultures jouissant d'une forte demande sur les marchés internationaux et étant donc également intéressantes en termes de prix.
Divers
Les joutes politiques au sujet des deux initiatives s'intensifient à l'approche de la votation populaire de juin.
Au sein de l'UE aussi, les mêmes sujets font l'objet des mêmes vifs débats. Alors que la Commission européenne va bientôt présenter l'état d'avancement des nouvelles techniques de génie génétique, la méthode CRISPR/Cas9 - également appelée des "ciseaux moléculaires" - va fait l'objet de nombreuses controverses. Selon la Deutsche Agrarzeitung, il y aura d'un côté ceux qui, comme la Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft (AbL) [Coopérative paysanne et agricole allemande], réclament un encadrement strict de ces techniques et, de l'autre, une équipe internationale de chercheurs, qui met l'accent sur les potentiels que recèlent ces technologies et plaide même pour leur intégration à l'agriculture biologique.