Suisse
Lentement mais sûrement, l'hiver tire à sa fin. Nous estimons que les gelées du début du mois de février ne devraient pas avoir causé beaucoup de dégâts compte tenu de la couverture neigeuse d'alors. Par ailleurs, les précipitations de ces derniers mois ont permis aux sols de reconstituer leurs réserves en eau.
Les produits à l'épeautre ont enregistré une très forte hausse de la demande au cours des derniers mois. Des ruptures d'approvisionnement sont donc à prévoir. Le comité directeur de la CI Épeautre a d'ores et déjà réagi, d'une part en prenant des mesures d'urgence et, de l'autre, en relevant dès maintenant les prix à la production pour les récoltes à venir. Les cultures d'épeautre devraient s'en trouver relancée pour les prochaines années (plus d'infos ici).
UE/Monde
Depuis la mi-février 2021, l'ambiance sur les marchés des matières premières a changé. Tandis que pendant la première moitié du mois, les cours du blé avaient reculé aussi bien en Europe qu'aux États-Unis, ils se sont finalement bien repris, tant et si bien qu'à Chicago, ils ont retrouvé en janvier le niveau record d'il y a 6 ans et demi.
Comment expliquer ce revirement de tendance?
Il y a plusieurs raisons à cela: d'un côté, la récolte de blé record engrangée pendant la saison 20/21. Même l'Australie, qui a pourtant connu l'année dernière une sécheresse et un recul de sa production, va vraisemblablement enregistrer elle aussi une récolte record cette année.
D'un autre côté, d'importantes régions de culture comme l'Ukraine orientale, la Russie méridionale ou encore plusieurs États du Midwest des États-Unis ont subi plusieurs vagues de froid qui font craindre d'importants dégâts. Ceux-ci ne devraient pas être sans conséquence sur les rendements à venir. C'est ainsi que le cabinet de conseil russe Sovecon a déjà revu à la baisse ses prévisions pour la prochaine récolte estivale. Et aux États-Unis, le service de météorologie national NWS a parlé de conditions météorologiques hivernales "dangereuses comme jamais encore".
Par ailleurs, la Chine et l'Inde, pays qui ne participent pourtant pas au commerce mondial des céréales, ont stocké une grande partie de leurs récoltes, réduisant ainsi artificiellement l'offre négociable.
Bio
Des discussions constructives ont été menées début février dans la branche des céréales panifiables bio sur le paiement en fonction de la teneur en protéines et sur l'extension du règlement Bio Suisse sur les céréales panifiables bio. Selon toute probabilité, ce dernier devrait entrer en vigueur dans sa version remaniée et définitive pour la récolte 2021, avec entre autres un ajustement - minime en un premier temps - du niveau de protéine minimum.
Biofach, le salon annuel de l'alimentation biologique de Nuremberg, s'est lui aussi tenu en mode virtuel. Parallèlement, les derniers chiffres sur l'évolution du secteur bio ont été publiés par différentes sources. Ainsi, le commerce de détail allemand fait état d'un chiffre d'affaires de près de 15 mrds € dans le secteur des produits alimentaires bio, soit une hausse de plus de 20%. Selon le Bund Ökologische Lebensmittelwirtschaft (Fédération de l'agroalimentaire écologique, BÖLW), le marché du bio a connu une progression deux fois plus importante que le marché global.
Ce boom de la demande dépasse selon les secteurs largement l'offre, pourtant en augmentation grâce à la conversion d'un nombre croissant d'exploitations agricoles. Il sera donc intéressant d'observer si l'accélération du rythme de la demande se poursuivra lorsque la situation se sera normalisée.
Blé dur
Le marché du blé dur est resté relativement calme ces derniers mois, avec des prix stables à un niveau assez élevé. La saison qui s'annonce au Canada et les choix de cultures que les agriculteurs devront faire seront très largement fonction de l'évolution des prix des différents produits dans les prochaines semaines. Actuellement par exemple, il serait plus intéressant de miser sur l'orge.