Suisse
Selon le relevé des quantités de la récolte 2018 effectué par Swiss granum et compte tenu des prévisions de consommation, on peut s'attendre à un excédent de stock de 160 000 t au 30 juin 2019. Ce volume risquant d'être fortement préjudiciable à l'écoulement de la récolte 2019, des solutions sont en cours d'examen pour le réduire de façon drastique.
Par exemple:
→ déclassement en fourrage; la Fédération suisse des producteurs de céréales (FSPC) a déjà publié, juste avant Noël, un premier appel d'offres à cet effet portant sur 30 000t;
→ remplacement de blé d'importation par des céréales panifiables suisses afin d'augmenter les ventes;
→ recherche de possibilités de stockage supplémentaires.
Aucune de ces solutions n'étant financièrement neutre à ce stade, elles feront sans doute encore l'objet de discussions intenses.
Swisssem a publié les chiffres des ventes de semences à l'automne 2018. S'agissant du blé, elles ont diminué de 3%. On remarque aussi des glissements importants entre les classes: la classe Top recule de 10% tandis que la classe 2 devrait croître de 28%. La production d'épeautre, elle, est en hausse de 4% par rapport à l'année précédente.
UE / Monde
En Europe, les précipitations bénéfiques et abondantes ont procuré un répit à la logistique sur les voies navigables, mais des tonnages importants attendent toujours d'être transportés.
L'UE est devenue importatrice nette de céréales au premier semestre de l'année de récolte 2018 / 2019. Elle l'avait été pour la dernière fois à l'été 2007, suite à la canicule, qui avait fortement réduit les rendements. Ses exportations de blé sont inférieures de 25% à celles de l'année précédente, en raison notamment de la compétitivité toujours plus aiguë de la région de la mer Noire. La Russie est le grand ordonnateur des appels d'offres internationaux et devrait le rester un certain temps encore, son ministère de l'agriculture ayant relevé ses prévisions d'exportations pour la fin de l'année. Les acteurs du marché ne s'attendent par conséquent pas à ce que des restrictions à l'exportation puissent être décrétées. La trêve provisoire dans la guerre commerciale qui oppose la Chine aux Etats-Unis s'est immédiatement traduite par une hausse des achats de la pat des acteurs chinois aux Etats-Unis afin de rassurer les Américains.
Mais la Chine continue de grever les produits agricoles américains d'une surtaxe douanière de 25% à l'importation, ce qui les rend très peu attrayants par rapport aux concurrents. On observe d'ailleurs un net recul par rapport à l'année précédente. Les Américains doivent trouver rapidement de nouveaux débouchés pour compenser cette perte.
Bio
L'essentiel de la récolte de céréales bio suisses a été mis sur le marché fin décembre, ce qui permet de déterminer l'ampleur des importations qui seront nécessaires d'ici à la prochaine récolte. Bio Suisse a par ailleurs communiqué les pourcentages définitifs de la production nationale à prendre en compte dans la transformation: 45% pour le blé, 60% pour le seigle et 71% pour l'épeautre.
Blé dur
Dans les principales régions de culture du Canada, le blé fourrager coûte actuellement plus cher que le blé dur canadien de qualité supérieure. Des volumes importants seraient ainsi écoulés dans la filière fourragère. Si cette situation perdure, la grosse récolte de blé dur canadien sera rapidement épuisée, et il n'en restera plus pour assurer les récoltes suivantes. Ces dernières semaines, plusieurs tonnages ont été vendus en Italie en particulier, alors que le prix du blé dur italien tend à s'aligner sur celui du Canada.
Divers
L'Université de Zurich a demandé à poursuivre, pour cinq années supplémentaires, ses disséminations expérimentales de blé résistant à l'oïdium sur le site sécurisé de l'Agroscope de Reckenholz.
Nous tenons à vous remercier pour votre collaboration et pour la confiance que vous nous avez témoignée au cours de l'année écoulée. Bonne année 2019!